jeudi 7 août 2014

[Rentrée littéraire 2014 : sorties #12] : les 27 et 28 août

On poursuit les sorties des 27 et 28 août ...


1. L'ordinateur du paradis, Benoit Duteurtre, Gallimard
2. Mon âge, Fabienne Jacob, Gallimard
3. Marina Bellezza, Silvia Avallone, Liana Levi 
4. Toute la terre qui nous possède, Rick Bass, C. Bourgois
5. F, Luis Seabra, Rivages
6. La chimie des trajectoires, Laurent Quintreau, Rivages

1. L'ordinateur du paradis, Benoit Duteurtre, Gallimard

 

Arrivé aux portes du paradis, un nouvel élu, fraîchement décédé, découvre les normes d'hygiène et de sécurité désormais fixées pour la vie éternelle.
Au même moment, sur terre, un projet de pénalisation des images pornographiques perturbe la tranquillité de Simon Laroche, haut fonctionnaire bon teint qui redoute de se voir démasqué pour ses escapades sur Internet. Pourtant, c'est une simple phrase, filmée à son insu, qui va le précipiter dans un engrenage cauchemardesque.
Dans cette société à peine imaginaire où les réseaux se dérèglent, où les informations des uns arrivent sur les ordinateurs des autres, où les femmes et les hommes guerroient sans relâche, deux jeunes banlieusards opposent une résistance dérisoire à l'ordre établi. L'intrigue nourrie par toutes les peurs de l'époque alterne avec les interventions débonnaires du Grand Saint Pierre.
Après La petite fille et la cigarette, traduit dans de nombreux pays, Benoît Duteurtre renoue avec une veine fantaisiste, où le réalisme se mêle à l'imagination pour mieux éclairer notre présent.  

2. Mon âge, Fabienne Jacob, Gallimard


«Quand on entre dans un rêve, un cinéma, un hypermarché, une forêt ou un autre corps, on n'a plus d'âge.»

Au commencement, il y a une femme qui se démaquille devant son miroir. Quel âge a-t-elle? Tous les âges et aucun. L'âge de ses expériences. Celles qui font descendre au plus profond de soi, plonger dans la matière rugueuse d'une écorce d'arbre auquel on s'enroule, dans le noir bruissant d'une penderie de maîtresse d'école ou dans une piscine de maison de repos. Que ce soit au fond des cinémas tendus de rouge ou au fond des lits tièdes, le temps n'est pas ce que l'on croit. C'est un tournoiement qui rend toute séduction et tout jugement caducs. Jusqu'à la seule question qui vaille vraiment : celle du temps intérieur. Le seul qui ne passe pas.
Fabienne Jacob renoue ici avec l'écriture du corps et des sensations. 

3. Marina Bellezza, Silvia Avallone, Liana Levi

Marina Bellezza 

L’avenir est à réinventer dans cette vallée coincée entre des montagnes de granit. Une départementale bordée par les carcasses des filatures abandonnées mène à des villages silencieux, un no man’s land aux confins de l’Italie. Pour Marina, vingt-deux ans, un corps et une voix de déesse, le futur se joue résolument ailleurs. Sur les plateaux de télé qui métamorphosent les starlettes de province en divas. Pour Andrea, fils d’une famille de notables, l’Eldorado est à portée de main. Dans la ferme d’alpage de son grand-père. Mais les rêves de ces deux héros contemporains se cognent à l’amour impossible qui les unit depuis l’adolescence.
Silvia Avallone se montre une fois encore incroyablement douée pour cerner les failles de notre époque et les doutes de sa génération. Avec une profonde empathie pour ses personnages, elle compose un deuxième roman fougueux autour des thèmes de l’enracinement et de l’abandon.

L'auteur : Silvia Avallone est née en 1984. Originaire de Biella, dans ces Alpes piémontaises auxquelles elle rend ici hommage, elle vit aujourd’hui à Bologne. En 2010, D’acier, son premier roman, la propulse au premier plan de la scène littéraire italienne et internationale avant d’être adapté au cinéma. En France, il remporte le Prix des lecteurs de L’Express 2011 et le magazine Lire le distingue dans la catégorie «Meilleur premier roman étranger».

4. Toute la terre qui nous possède, Rick Bass, C. Bourgois



Les hommes aiment à raconter l’histoire de la terre qu’ils foulent, de même que la terre préserve la trace de leur passage, accumulant ces traces que fouleront d’autres hommes et d’autres femmes dont le destin sera ainsi transformé. C’est ce dont Rick Bass s’efforce de rendre compte dans Toute la terre qui nous possède. Ce roman se présente comme la terre, en strates superposées d’histoires et d’époques : 1966 - Odessa, Ouest Texas. Richard, jeune géologue, supervise les puits pétrolifères en exploitation dans la région et parcourt le désert et la barrière rocheuse avoisinante en compagnie de Clarissa, à la recherche de fossiles et d’ossements que Clarissa vend au musée d’Austin ou au vieux de chasseur de trésors Herbert Mix. 1933 - Une génération plus tôt, la famille Omo habite sur la rive du lac salé Juan Cordona. Max, le père, et les deux fils récoltent le sel. La famille mène une existence de labeur et de souffrance, sans eau potable, sous la menace des dunes changeantes qui ensevelissent régulièrement leur maison. Une nuit où Mary, la mère, ne dort pas, elle voit un éléphant traverser le lac salé. Le lendemain, c’est toute la troupe d’un cirque itinérant qui arrive à la poursuite de l’animal. 1967-1975 Mexique - Pour oublier son histoire avec Clarissa, Richard est parti travailler au Mexique. Là, il côtoie des hommes abîmés, qui rongent la terre et que la terre ronge. Des hommes qui dévastent, chassent la nuit, dans des avions, les bêtes sauvages, se saoulent et meurent à petit feu. 1976 - Richard revient à Odessa. Son chemin croise de nouveau celui de Herbert Mix qui, lui-même, a croisé celui de Mary Omo, qui a quitté les rives du lac salé. Deux nouveaux personnages apparaissent au cours de cette époque : Ruth, jeune institutrice, qui crée sa propre école, et Annie, la petite fille adoptée par Mary. Toute la terre qui nous possède est un roman foisonnant de vie, de vies et d’histoires de ces vies. On y fait successivement la rencontre d’une beauté locale à la peau d’une pâleur surnaturelle, d’un chercheur de trésor unijambiste, d’un éléphant poursuivi par une meute de chiens, de joueurs de football locaux qui traînent des chariots, de chariots qui jonchent le désert, d’un désert qui mène droit à un lac salé gardé par des sentinelles squelettiques et de statues de sel qui pivotent dans le vent…

 L'auteur : Né en 1958, Rick Bass a grandi à Houston, Texas, avant de faire des études de biologie et de géologie à l’université de l’Utah. Il travaille pendant plusieurs années dans le Mississippi comme géologue spécialisé dans les gisements de pétrole et de gaz, ainsi qu’en témoigne son livre, Oil Notes. Rick Bass dit avoir appris à écrire en lisant les romans de Jim Harrison, Eudora Welty et Thomas McGuane. Il a bénéficié de bourses d’écriture de la part de différentes structures, dont la Fondation Guggenheim et la Fondation Lyndhurst, l’Institut texan des Lettres et l’Institut des Arts et Lettres du Mississippi. Il a enseigné la creative writing à l’Université du Montana, du Texas, de la Caroline du Nord-Wilmington et à l’Université d’Etat de l’Iowa. Il est l’auteur d’une trentaine de livres. L’Ermite a été élu par le Los Angeles Times comme le meilleur livre de l’année. Ses nouvelles et ses essais, pour lesquels il a reçu le prix Pushcart et la O. Henry Award, ont paru dans de nombreuses anthologies rassemblant les meilleurs textes américains du genre. Le Sud profond et le Montana constituent les décors privilégiés de ses fictions. Il vit dans la vallée du Yaak, dans le Montana, avec sa femme et ses deux filles. 

5. F, Luis Seabra, Rivages


Linz, avocat mal vu du régime, est enfermé arbitrairement dans la prison de Schendorff, mastodonte pénitentiaire d’un État totalitaire d’un nouveau genre, fondé sur la « séparation préventive » des asociaux, repérés puis enfermés dès leur plus jeune âge. Il ignore qu’il n’est qu’un rouage au sein d’un plan insensé mis en œuvre par F., un faux détenu travaillant en réalité pour le tout-puissant Ministère des Libertés et des privations publiques... Sous la double influence de Borges et de Kafka, ce premier roman extrêmement maitrisé, au style d’une grande élégance littéraire, concis, serré, presque clinique, se présente comme une exploration vertigineuse centrée sur le thème du faux et du factice.

6. La chimie des trajectoires, Laurent Quintreau, Rivages


En trente-sept jours et trente-trois chapitres, une mouche traverse les différents états moléculaires du genre humain, de la naissance à la mort. Dans ses pérégrinations qui dessinent autant de nombres premiers, sa trajectoire s'entrecroisera avec celle d'un étudiant schizophrène et sa famille, d'une boxeuse à la recherche de l'amour, d'une actrice sur le retour, et toute une galerie de personnages qui nous plongerons dans les constituants les plus élémentaires de la matière et de nos vies. Autant d'univers qui se sédimentent, s'entrechoquent, se fissurent et dont les fils s'entrecroiseront jusqu'au drame final.

1 commentaire:

  1. "Mon age" et "L" ordinateur du paradis" ont l'air très tenant :) Merci pour ces découvertes :)

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Merci :)